Pourquoi le trotteur est-il à éviter chez les tout-petits ?
Dernière mise à jour : 13 janv. 2020
Difficile de savoir à première vue ce qui se cache derrière ce produit souvent très attrayant : coloré, ludique, promesse d' « autonomie » … Mais où les dangers se trouvent-ils ?

Les psychomotriciens, mais encore les ostéopathes, les kinésithérapeutes et d'autres professionnels vous le diront : le trotteur n'est d'aucune utilité pour le développement de votre enfant ! Pire, il peut s'avérer contre-productif voire dangereux.
Il existe évidemment des dangers immédiats
• Les CHUTES
Une fois l'enfant assis, « sécurisé » par les bords du trotteur, nous sommes parfois tentés de le laisser utiliser son nouveau jouet avec une grande liberté. Attention aux escaliers, aux pentes ou aux fenêtres... Les chutes sont plus nombreuses que ce que l'on croit (nombres de traumatismes crâniens chez les petits ont pour cause l'utilisation d'un trotteur).
Le trotteur empêche aussi l'enfant d'automatiser des réflexes lors de chutes permettant de protéger son visage ou son crâne.

Il existe aussi des dangers plus vicieux...
• TONUS EN MANQUE DE MATURITE
Je développerai ce point très important dans un prochain article mais sachez qu'il faut absolument éviter de mettre un enfant, qui ne sait pas s'asseoir seul, en position assise. Pour les enfants qui n'ont pas encore acquis cette compétence, il faut alors dire au revoir au trotteur qui force le maintien de la colonne vertébrale, son tonus n'étant pas assez mature pour soutenir bébé. Il faut lui laisser le temps de découvrir puis de maîtriser cette position.
• OSSATURE EN DIFFICULTE
Dans un trotteur, l'enfant est installé dans une position qui ne l'aidera pas à développer ses compétences motrices et qui ne respectera pas son ossature. Un enfant qui ne sait pas se mettre debout seul et tenir cette position va « traumatiser » ses articulations. Celles-ci ne sont alors peut-être pas prêtes à supporter le poids d'une grande partie de son corps.
• POSTURE RENDANT PENIBLE L'ACCES A LA MARCHE
La posture imposée par un trotteur est loin de celle que l'on doit rechercher pour amener à la marche.
Puisque son bassin est tenu, l'enfant ne peut pas être dans la position idéale pour l'acquisition de la marche.
D'ailleurs, ses pieds ne touchent pas le sol de tout le poids du corps – si déjà ils touchent le sol ! - : il ne peut alors pas travailler ses appuis au sol qui lui permettront par la suite de trouver l'équilibre nécessaire à la marche.
De plus, l'enfant ne peut pas changer de position dans un trotteur. Il est alors bloqué dans sa motricité qui, à son âge, a grand besoin d'être explorée.
• NON APPRENTISSAGE DES LIMITES DU CORPS
Avec ses bords que l'on pourrait croire « sécurisants », le trotteur génère des comportements inverses. En effet, l'enfant ne découvre pas les limites de son corps mais celles du trotteur. En se cognant dans les murs, il reçoit certaines sensations, en général plutôt positives (vibrations, trotteur qui repart en arrière...) qui ne lui permettent pas de comprendre que, sans le trotteur, celles-ci seront douloureuses, dangereuses pour lui. Comment l'enfant peut-il se repérer dans l'espace sans son trotteur ?
Alors cette année, on n'oublie pas de prévenir le Père Noël : pas de trotteur sous le sapin !